A la fin de l’ete, elle etait reapparue avec un premier single dansant et hypnotique, « Le soir jour du disco ». On retrouvait enfin Juliette Armanet, mais cette fois elle semblait avoir avale une boule a facettes pour faire danser des foules, avant Notre sortie de l’album « Bruler le feu », ce 19 novembre. En treize chansons, la jeune femme de 37 annees se raconte de maniere intense. Des emois amoureux a la perte de l’amour, tout y est : le feu d’la passion donc, nos remises proprement dit, des brulures perso, nos cicatrices indelebiles. Mais Juliette Armanet possede votre petit quelque chose et puis avec rapport a ses camarades de promo : une prose sacrement beaucoup tournee, sincere mais non sans humour, acide mais elegante. Aussi, oui, on va danser avec ce deuxieme opus, tant attendu au tournant, mais il faut aussi pleurer (nombre), sourire (souvent) et etre emportes dans ce tourbillon tout feu tout cousine.
Paris Match.
Cela s’est passe quatre ans entre “Petite amie” et “Bruler le feu”. Pourquoi autant de temps ? Juliette Armanet. Tout un chacun me dit ca, mais j’ai l’impression que c’est bien que ce soit long. Je preche l’eloge en lenteur, je ne fais jamais du rap, je ne suis pas la pour casser le game en sortant votre single toutes les semaines. Faire votre album, c’est legerement tel realiser un film ou rediger 1 livre : ca te prend du temps, moyen de se tromper, d’essayer, de se perdre, de denicher https://datingmentor.org/fr/wooplus-review/, d’affiner.
Mais dans quel etat d’esprit etiez-vous apres le succes de ce premier album et la tournee qui a suivi ?
Vous avez connu ce moment de redescente avant de pouvoir nouveau composer ?J’ai presque accouche sur scene… J’ai termine la tournee enceinte de 8 mois, mon obstetricienne venait i propos des dernieres dates Afin de verifier que tout allait bien… Donc, oui, j’ai connu votre etat de manque du public, mais en meme temps libre j’habite devenue mere. Ca a ete un changement de life assez radical… J’avais tres besoin de prendre moyen d’accueillir votre enfant, d’autant qu’il m’avait accompagnee durant toute la tournee. Mais Di?s Que tout ca s’arrete, d’un seul coup, c’est le silence. Avec l’impression de s’etre fera rouler dessus en se disant : “Mais est-ce que j’ai reve bien ce qui m’est arrive ?”
Vous avez doute ? Je me suis demande si j’allais reussir a refaire, a reconstruire. J’ai regarde parfois des videos de mes propres concerts sur Internet et je n’avais jamais l’impression que c’etait moi… Je me suis dit que j’etais incapable de refaire 1 style pareil.
A quel moment avez-vous commence a rediger votre deuxieme disque ? Un an apres la naissance de mon gamin. De maniere organisee, en louant une petite maison a Trouville pour pouvoir m’isoler et travailler. Mais mon fils et ma nounou etaient a 100 metres. [Elle rit.]
L’ecriture tout d’un disque reste un miroir tendu
Comment nait une chanson ?Je ne voulais jamais choisir celles qui trainaient dans mes tiroirs. J’esperais repartir a poil, nouvelle histoire, nouvelle vie. Au debut, j’avais plein d’idees mais je trouvais que tout ca ronronnait. Je revenais dans des territoires que je connaissais deja. J’avais envie de me bousculer. Notre musique c’est avant tout un territoire de jeu, donc il n’est pas question de se brider, au contraire il va falloir prendre des dangers, experimenter. D’autant que je ne suis plus la meme soeur que celle qui a ecrit “Petite amie”. J’ai une histoire en plus dans mon corps et dans mon c?ur. C’est aussi un miroir tendu, l’ecriture d’un disque… du coup j’ai compose beaucoup, de maniere frenetique. Et des evidences ont fini par s’imposer.
Des chansons d’amour, donc : une passion a J’ai rupture en passant par la folie. Ca fera du bien de raconter ce que l’on a vecu ? J’ai surtout plus que jamais compris a quel point la musique est un endroit de survie mentale. Pour se liberer d’emotions difficiles, Afin de s’emanciper desfois de relations toxiques ou jamais epanouissantes. Pour aussi s’apprivoiser…
Dans “Qu’importe”, vous dites que l’amour met a genoux, qu’il tue a petit feu… Oui, mais je dis aussi que l’on reste debout. Alors qu’importe J’ai fin du monde, le commencement d’un nouvelle, votre personne qui possi?de bouleverse ta vie est i chaque fois la. Qu’importe qu’on continue ou gui?re a se parler, a se comprendre. Et c’est beau aussi de celebrer ce qui.
Il existe une nostalgie fort presente dans vos textes. C’est votre sentiment qui ne me fait pas peur. On s’autorise, avec la nostalgie, a contempler nos choses qui nous ont construit. Et i§a nous aide a etre nous-memes, a comprendre qui l’on est. On voit ceux qui sont dans la fuite c’est parti, qui se disent qu’il ne faut jamais regarder en arriere. Moi, au contraire, j’ai le sentiment qu’on reste vraiment fait de plein d’instants decisifs et qu’il faut savoir des traverser de nouveau pour se saisir.